Art choral L’Avent et Noël représentent une période privilégiée entre toutes pour le chant choral. Pas étonnant que les ensembles vocaux profitent de la richesse et la beauté du répertoire vocal pour publier des disques qui réchaufferont les cœurs, d’autant plus que les nouvelles ne sont pas réjouissantes sur le front de la pandémie… Le Chœur suisse des jeunes a trouvé une manière originale de célébrer Noël. En évitant les titres trop connus, tout en gardant ces sonorités nostalgiques qui marquent les chants de cette période de l’année. En plus d’un nouveau disque, Da Nadal notg, l’ensemble vient donner un concert à Fribourg, dimanche soir à l’église du Collège Saint-Michel.

«Nous avons souhaité enregistrer un programme de Noël sans les grands tubes, mais chercher dans le répertoire suisse des œuvres peu connues», confirme Nicolas Fink, chef bernois du Chœur suisse des jeunes, également directeur de l’ensemble professionnel de la radio de Cologne, en Allemagne (WDR Rundfunkchor Köln). Depuis que Nicolas Fink a repris le CSJ en 2018, le chœur met davantage l’accent sur le répertoire suisse. Et même fribourgeois sur ce nouveau disque: feu Caroline Charrière est représentée avec un Noël, splendide dans sa simplicité. Gonzague Monney avec Alma redemptoris mater, calme et priant, tout en faisant appel à des harmonies moins traditionnelles.

Audaces harmoniques

Actif dans le canton de Fribourg, mais Vaudois, Valentin Villard a, quant à lui, réharmonisé des noëls français, les auditeurs reconnaîtront la mélodie du traditionnel Noël nouvelet, mais probablement moins celle des trois autres. Des compositeurs alémaniques (Carl Rütti, Cyrill Schürch) sont également au programme, ainsi que le Grison Gion Antoni Derungs, dont les chants sont en romanche. Ce qui frappe, ce sont les audaces harmoniques des compositions, qui restent toutefois dans le cadre reconnaissable et rassurant des chants de Noël. De la même manière le Chœur suisse des jeunes chante des carols en anglais, dont l’esprit joyeux est réinterprété par l’harmonisation.

Les «classiques», s’il y en a, sont en schwyzertütsch (De Schtärn vo Bethlehem) et en italien (Dormi, dormi, bel bambin, chant tessinois). Notons encore deux œuvres très exigeantes vocalement, qui témoignent de la qualité vocale de l’ensemble, le Hora est romantique de Mendelssohn, ainsi qu’un chant de la polyphonie renaissante, O regem coeli de Victoria. De quoi avoir un aperçu vaste des pratiques chorales a cappella du temps de Noël. «Les chanteurs ne sont pas limités dans un style. C’est un aspect qui me passionne, entre un chant populaire et le romantisme, il faut une approche vocale différente. Je suis assez fier de ce qui ressort sur ce disque», commente Nicolas Fink.

D’autant plus que le Covid est passé par là, avec son lot de fermetures et d’interdictions… «Ces deux ans ont été une période difficile pour nous comme pour tous les chœurs, raconte le chef. Comme nous ne pouvions pas nous produire en concert, nous avons travaillé dans un cadre protégé durant l’été et enregistré ce disque.» En espérant que la joie de retrouver le public lors de la tournée de décembre ne soit pas à nouveau compromise… En tout cas, en concert, le répertoire du CSJ débordera quelque peu du disque, avec notamment des motets de Bach et de Rheinberger, sans oublier le Gloria du Suisse Frank Martin.

Di 17 h Fribourg

Eglise du Collège Saint-Michel.

Chœur suisse des jeunes, Da Nadal notg, Zytglogge Verlag. www.csj-sjc.ch