Santé La start-up D4P a développé un outil numérique pour les pharmaciens, les soignants et les malades.

C’est un projet qui vise à améliorer l’accompagnement des malades chroniques. La start-up D4P-pharma SA, fondée récemment à Fribourg, a développé une solution numérique permettant de tracer les médicaments, de leur commande jusqu’à la prise par le patient. Cette société est appuyée par Fri Up, l’association qui soutient le développement de jeunes entreprises dans le canton, annonce un communiqué.

L’application, développée par la start-up, permet aux pharmaciens de scanner chaque médicament commandé lorsqu’ils préparent les semainiers des patients. Les malades utilisent également cet outil, qui leur rappelle quand prendre leur médicament et leur permet de valider la prise de leur remède, également par un scan. Pour les personnes qui ne sont pas autonomes, le proche aidant ou l’aide-soignant se charge de cette validation. L’application propose enfin un canal de communication direct entre le pharmacien et le patient (chatbot).

Le projet de D4P est né en 2019 à l’initiative de Nathalie Wardé (photo DR). Cette pharmacienne de formation, établie du côté de Genève, a travaillé durant plusieurs décennies pour l’industrie pharmaceutique. Spécialisée dans le domaine de la traçabilité des médicaments, elle est aujourd’hui consultante et formatrice. «L’objectif est de commercialiser notre produit en début d’année 2022», expose celle qui est membre du comité du Groupement romand de l’industrie pharmaceutique.

En Suisse, 45% des 2,2 millions de personnes atteintes de maladies chroniques ne prennent pas leurs médicaments selon les prescriptions médicales. Or, certains malades doivent prendre jusqu’à 17 médicaments par jour. Selon D4P, cette problématique, due à des oublis ou à des quantités incorrectes, coûte plus de 30 milliards de francs au système de santé.

La start-up entend d’abord proposer sa solution sur le marché suisse. «Mais nous avons aussi quelques touches en Belgique, en France et en Italie», note Nathalie Wardé, qui indique que l’application, proposée pour l’heure en français et en allemand, sera à court terme disponible en anglais et en italien. «Le Covid-19 a fait entrer les outils numériques dans les mœurs. Par contre, la pandémie ne facilite pas les discussions avec les pharmaciens et les soignants, très occupés», rapporte la fondatrice de la start-up.

Fri Up, pour sa part, se dit convaincu par cette innovation. L’association va soutenir D4P dans la validation de son modèle d’affaires, dans la levée de fonds et dans la mise en relation avec des acteurs de la santé et des établissements médico-sociaux (EMS) du canton de Fribourg.

Thibaud Guisan